Histoires de jeunesses

Erilia

Un outil citoyen au service des jeunes

Sarah, 16 ans

Depuis son redoublement au collège, Sarah fréquente chaque semaine l’aide aux devoirs. Un lieu particulier qui lui permet de ne pas se disperser à l’heure de la sortie des cours et d’entreprendre la suite de son parcours avec détermination. Cette enfant des quartiers nord de Marseille souhaite embrasser une carrière de kiné ou de prof de sport. Et elle est bien décidée à tout mettre en œuvre pour y parvenir.

 

 

17 heures, l’heure des devoirs. À Marseille, au Clos des Figuiers, résidence nichée dans les quartiers nord de la ville, les collégiens ouvrent leurs cahiers dans le calme et la bonne humeur. Grammaire pour les uns, géographie, physique ou mathématiques pour les autres... Pythagore, Thalès et de grandes figures de l’Histoire sont conviés quatre soirs par semaine dans la salle de l’Amicale des locataires mise à disposition par Erilia. Un lieu de travail bien identifié par tous et qui a déjà réuni depuis la rentrée scolaire pas moins de 119 écoliers du primaire et 110 collégiens... sans compter une affluence importante des familles  sur des créneaux d’ateliers numériques organisés par ailleurs par l’Amicale des locataires.

 

 

 

 

« L’aide aux devoirs existe depuis plusieurs années dans ce quartier, mais l’Amicale des locataires qui s’en occupe avait besoin de pérenniser son action et de se structurer. L’éducation est devenue un sujet primordial de notre action de bailleur. Nous n’avons alors pas hésité une seconde avant de nous engager avec eux, explique Aline Genteur, responsable de l’innovation sociale d’Erilia. Prévenir l’échec scolaire dans ces quartiers est une priorité. En tant que bailleur, c’est important de soutenir les initiatives des associations locales. » Au milieu des tables en enfilade, Mérine, scolarisée en 5e, travaille ses exercices de physique et chimie pour le lendemain, pendant que Jessim rédige son rapport de stage de 3e sur l’un des postes informatiques mis à disposition par l’association.

 

« Je trouve ici une aide que je n’ai pas chez moi où je me sens parfois démunie face à mes leçons, explique de son côté Sarah, 16 ans. Ici, le travail collectif m’oblige à être sérieuse et m’apporte de la confiance, ce qui m’a permis de faire des progrès. » Un cadre, du soutien et une méthodologie qui portent leurs fruits au quotidien. « Chez moi personne ne m’aide, poursuit Farès, 13 ans. Il n’y a pas longtemps encore, j’avais des grosses difficultés en maths. Depuis que je travaille ici, mes résultats sont meilleurs et dans ma tête... je me sens mieux. » Mehdi Achouri, président de l’Amicale des locataires, explique : « La demande est forte dans le quartier et ce travail de proximité est très important. Il évite le décrochage scolaire. Tous les trois mois, on fait une réunion avec le directeur du collège. Les résultats en témoignent : on y suit précisément les progrès des enfants. »

 

 

 

 

Au milieu de la demi-douzaine d’adolescents, Kenza, l’animatrice, est devenue un repère, autant pour l’aide apportée aux devoirs que pour les échanges en dehors des cahiers : « Au-delà des apprentissages, ce dont ils manquent, c’est à la fois d’un cadre de travail et de la rigueur, explique cette jeune technicienne de recherche en anatomie de 22 ans. Ici, il y a des règles qui leur apprennent à adopter des bons comportements, à s’organiser, mais aussi à se fixer des objectifs... »

 

Parmi les filles, l’une souhaite devenir chirurgien, une autre, kinésithérapeute. Plus qu’un simple lieu d’activité, la salle mise à disposition par Erilia est aussi un lieu de vie et d’échanges précieux dans le quartier. Aline Genteur s’en réjouit : « On ne peut pas rêver mieux pour des locaux en pied d’immeuble, au cœur de l’action, au cœur de l’intérêt général. Bien sûr l’aide aux devoirs ne peut pas résoudre tous les problèmes. Mais la voir fonctionner, c’est entrer dans un cercle vertueux. Nous n’avons pas seulement créé un outil éducatif, nous avons investi dans un outil citoyen ! »