Histoires de jeunesses

SiGH

Kaps sur l'avenir !

Julien, 19 ans

Ancien gamer de jeux vidéo, Julien s’était à ce point renfermé sur ses écrans qu’il avait quasi abandonné toute vie sociale. Les choses ont commencé à changer quand il est entré à l’université il y a deux ans pour étudier les arts plastiques. Il compte désormais beaucoup sur sa première expérience de colocation avec la KAPS pour apprendre à se structurer.

« C’est un projet hyper formateur qui va beaucoup m’aider à m’ouvrir aux autres... »

 

À Valenciennes, l’ébullition du matin dévoile les multiples facettes de la petite résidence de Verley. Parents, enfants, lycéens, personnes âgées... s’y croisent au milieu des barres d’immeubles de ce quartier prioritaire.

 

Au cinquième étage, Julien, 19 ans, observe l’horizon avec son bol de céréales dans les mains, tandis que Mattéo et Amélia prennent la route de l’université. Déjà six mois que les trois étudiants partagent leur quotidien et leur première expérience de logement autonome, au travers d’un contrat de bail atypique signé avec la SIGH : la Kaps (Kolocation à projets solidaires), une nouvelle forme de colocation qui engage ces jeunes à mener des actions d’utilité sociale dans leur quartier moyennant un loyer particulièrement modéré : entre 150 et 200 euros par mois.

 

Né en 2010 à Paris grâce au dispositif d’État « Fonds d’expérimentation pour la jeunesse » (FEJ)*, ce projet mené en étroite collaboration avec l’AFEV (Association de la fondation étudiante pour la ville, qui accompagne les jeunes sur le terrain) a déjà fait ses preuves à Lille, Marseille, Aix-en-Provence mais aussi dans la métropole toulousaine. Plusieurs entreprises d’Habitat en Région, telles que Logirem, Erilia, Famille & Provence, Sia Habitat et Altéal, ont expérimenté le dispositif. Quand il n’est pas à la fac, Julien partage son temps libre à peindre, dessiner, sculpter... et à préparer avec ses colocataires la mise en place de ses premières actions pour la Kaps : quel type d’activité, pour quel type de public ?

 

Après avoir planché sur un projet de ciné-débats jugé un peu trop ambitieux pour une première expérience, le trio a prévu trois initiatives pour entrer dans le vif du sujet au cours des prochaines semaines : des activités contes, une crêpe party et des marelles géantes tracées à la craie pour les tout-petits. Dans d’autres villes où le dispositif est déjà bien rodé, d’autres Kapseurs ont mis en place des actions artistiques, initiations sportives, ateliers lecture ou balades ornithologiques...

 

Et si, dans le cadre de cette première expérience, la SIGH de Valenciennes demande à Julien, Amélia et Mattéo de construire leurs propres actions, d’autres ESH du Groupe, comme Famille & Provence, ont fait évoluer le dispositif à leur mesure en demandant aux nouveaux Kapseurs de reprendre le flambeau de leurs prédécesseurs sur des projets structurants du quartier.

 

Bonne pour le territoire, bonne pour ses habitants, la Kaps est aussi bénéfique à titre individuel. « La Kaps, c’est un projet idéal pour compléter ma formation d’assistante sociale », explique Amélia. Julien rebondit : « En tant qu’étudiant, se loger c’est compliqué, c’est tout un parcours, où il faut en plus trouver du travail quand on n’a pas des parents qui peuvent nous aider. Au-delà du logement, la Kaps va me permettre surtout d’apprendre à m’ouvrir aux autres et à me rendre utile pour eux.»

 

Pour Carole Vandenbulcke, responsable du service cohésion sociale de la SIGH, l’innovation sociale fait partie des orientations importantes des bailleurs sur leur territoire : « Nous avons pris le pari de mener ce projet parce qu’il correspond à nos valeurs centrées sur l’intérêt général et répond à notre volonté de travailler auprès des jeunes au sein des quartiers prioritaires. Une chose est sûre : il profite à toutes les parties, aux habitants du quartier comme aux jeunes qui s’y impliquent. Tout le monde y trouve son compte.»